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Quel avenir pour l’Europe ? Le point de vue de Jean-Claude Juncker, interviewé par AXA IM

Quel avenir pour l’Europe ? Le point de vue de Jean-Claude Juncker, interviewé par AXA IM

  • 10 décembre 2020 (5 minutes)

Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne de 2014 à 2019, a rejoint plusieurs de nos gérants pour discuter géopolitique et avenir de l'Europe.

Chris Iggo, Directeur des Investissements Core, AXA IM. Compte tenu de la manière dont les institutions économiques européennes se sont développées ces dernières années, pensez-vous que nous éviterons une répétition du type de crise que nous avons connue en 2009 et 2012 ?

Jean-Claude Juncker. Je ne pense pas que nous assisterons à une répétition de la crise financière et économique de 2008-2009 alors que nous gérions le sujet de la dette grecque à l'époque. Je pense que l'Union européenne est mieux préparée qu'elle ne l'était au début de la crise financière, mais pour donner plus de crédibilité à l'union monétaire, nous devons achever l'union des marchés financiers et l'union bancaire. A mon sens, le plus important est la mise en place d’un système de garantie des dépôts dans la zone euro.

Chris Iggo. Quelles sont selon vous les perspectives de l'Europe et certains des défis du point de vue de l'investissement ?

Hans Stoter, Global Head of AXA IM Core. Si nous voyons « le verre à moitié vide », le marché du travail est assez atone et nous avons toujours des problèmes de pérennité de la dette en Europe qui doivent être abordés. L'incapacité à générer de l'inflation en Europe n'aide ni du point de vue de la croissance ni du point de vue de la soutenabilité de la dette ; nous avons encore quelques difficultés à nous sortir de cette situation et nous devrons continuer à compter sur le soutien des gouvernements et des banques centrales dans un environnement de taux d'intérêt durablement bas, d’une croissance faible et de faibles spreads de crédit.

Mais si l’on voit « le verre à moitié plein », le risque d'une baisse significative des prix des actifs en Europe me paraît plus faible que dans d'autres parties du monde. Selon moi, les États-Unis sont relativement « chers » et je pense que l'Asie connaîtra une croissance plus forte, mais une volatilité plus élevée. Je pense que le dollar devrait rester faible, ce qui devrait maintenir les flux d'investissement vers l'Europe et soutenir la valorisation des actifs.

Alors que certaines industries sont en difficulté, je pense que l’Europe peut encore se positionner comme un leader dans la transition énergétique ; l'environnement politique en Europe semble très favorable à la transition carbone. Nous devons nous mettre en ordre de marche. Sachant qu’il est plus facile d’élaborer un plan plutôt que le mettre en œuvre, nous devons donc allouer des fonds aux obligations européennes vertes ainsi qu’aux entreprises pour que cette transition puisse voir le jour. En tant qu’actionnaire eJean-Claude Juncker.t gérant d'actifs, nous pouvons soutenir cette transition en coopération avec les responsables politiques.

Jean-Claude Juncker. Je pense que l'année prochaine, la situation se sera améliorée. Même si la Chine et l'Asie se portent bien, il ne faut pas oublier que la reprise chinoise est soutenue par les entreprises qui bénéficient des aides d'État. Bien qu’il s’agisse d’un facteur de croissance et une affaire de relations commerciales, cette stratégie n’est pas viable à long terme.

La dette publique est une situation difficile à moyen terme. Je pense que la Commission Européenne a raison lorsqu'elle invite certains États membres à mettre en place une consolidation budgétaire et des réformes structurelles adéquates. Je ne suis pas partisan des politiques d'austérité, je pense qu'elles sont excessives et qu'elles ont conduit certains pays comme la Grèce à des situations terribles, mais nous devons nous montrer plus sérieux en matière de consolidation financière.

Hans Stoter. Nous avons plusieurs défis systémiques en Europe. Les taux d'intérêt pourraient rester extrêmement bas pendant plusieurs années ; cela met beaucoup de pression sur nos clients qui, pour la plupart, se réjouiraient d'une politique normalisée. Atteindre 2 % serait un grand pas en avant par rapport à ce que nous connaissons aujourd'hui, mais nous ne semblons pas prendre cette direction.

Chris Iggo. La Chine vient de signer un accord commercial avec d'autres partenaires asiatiques. Compte tenu de la nouvelle administration américaine et de ce qui se passe en Europe, quelles pourraient être les priorités de la Chine sur la scène internationale ?

Aidan Yao, économiste senior et spécialiste des produits de taux asiatiques. Je ne pense pas que la signature du Partenariat économique global régional (RCEP) soit une menace pour la relation sino-européenne et qu'elle intégrera davantage les deux économies. Le RCEP est un accord de haut niveau qui obligera la Chine à ouvrir son marché et à aligner certaines de ses normes sur les normes internationales.

En termes de priorités pour la Chine, le plan quinquennal actuel et le plan à plus long terme se terminant en 2035 ont quatre objectifs. D'abord, parvenir à plus d'autonomie au niveau des chaînes d'approvisionnement technologiques, principalement en raison de l'évolution de l'environnement extérieur. Deuxièmement, tirer davantage de croissance intérieure grâce à la hausse de la consommation et à l'urbanisation. Troisièmement, assainir davantage l'environnement avec son nouvel objectif neutre en carbone et quatrièmement, la Chine veut continuer à s'ouvrir et mieux interagir avec le reste du monde. Cela pourrait constituer une opportunité importante pour les investisseurs.

Chris Iggo. Pensez-vous que les gouvernements en font assez pour aider le secteur privé dans la réalisation des objectifs climatiques de l'Accord de Paris, et le secteur privé en fait-il assez pour soutenir les gouvernements ?

Hans Stoter. Pour les décideurs politiques, la priorité est la crise sanitaire actuelle, immédiatement suivie de la gestion de la reprise économique et des tensions sociales qui l'accompagnent.

Mais les problématiques fortes du climat et de la biodiversité doivent également être abordées, même si c'est un véritable défi pour les décideurs politiques de mener de front ces sujets simultanément. En tant qu’actionnaire et gérant d’actifs, nous nous engageons à faire notre travail pour soutenir le financement de la transition, et auprès des sociétés dans lesquelles nous investissons, afin qu'elles puissent apporter des changements importants. Mais je pense que nous pourrions avoir un peu plus d'aide de la part des décideurs politiques.

Jean-Claude Juncker.  Je suis entièrement d’accord avec ce que vous dites. Après la fin de la pandémie, la crise climatique sera toujours là, et même dans la gestion de la Covid-19, nous ne devons pas oublier que la problématique du climat est toujours là. Nous devons concentrer notre attention sur la neutralité carbone pour les décennies à venir. Je pense que les budgets publics doivent soutenir les efforts consentis par les entreprises privées pour lutter contre la crise climatique et nous devons conjuguer nos efforts tant du côté des décideurs politiques que des entreprises. La pandémie est un moment de notre histoire à court terme, et le changement climatique est une menace majeure pour l'avenir de l'humanité.

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