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Investment Institute
Développement durable

ESG. Le talon d’Achille des gérants d’actifs ?

  • 02 juin 2023 (7 minutes)

  • Les craintes soulevées par le greenwashing témoignent du scepticisme ambiant autour des affirmations en matière de durabilité
  • Les gérants d’actifs doivent faire preuve d’une plus grande transparence pour impulser le changement
  • Une telle démarche contribuera à renforcer l’engagement auprès des sociétés en portefeuille avec, à la clé, une accélération des avancées en faveur des objectifs climatiques

Même si l’admettre leur est difficile, les gérants d’actifs responsables se heurtent parfois à un manque de crédibilité. Parmi les causes de cette défiance à leur égard figure l’idée qu’ils pourraient – et devraient – se montrer plus transparents : que font-ils, comment s’y prennent-ils et quels fondements président à leur action ?

C’est justement là que le greenwashing entre en jeu. Bien que cette notion fasse couler beaucoup d’encre, les exemples de greenwashing à l’échelle des entreprises restent relativement rares. Au sein du secteur financier, le problème repose principalement sur la nature subjective des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) et, par conséquent, du flou entourant la notion d’investissement durable.

Il s’agit d’une question épineuse à laquelle il convient d’apporter une réponse. Ce n’est pas sans raison que les régulateurs s’efforcent de faire évoluer la labellisation ainsi que la communication d’informations et de notation afin d’éviter que les investisseurs optent pour des fonds non conformes à leurs attentes. Néanmoins, l’attention que suscite le greenwashing est-elle à la mesure de l’ampleur du problème ? Si la plupart des articles à ce sujet traitent de la crainte de greenwashing, plutôt que de preuves concrètes de son existence, la réponse est « non ».

Alors, pourquoi ce sujet se retrouve-t-il autant sous le feu des projecteurs ? Est-ce simplement en raison de l’effort réglementaire visant à prévenir le risque de greenwashing ? Ou cette attention reflète-t-elle aussi le scepticisme généralisé et croissant vis-à-vis des affirmations des gestionnaires en matière durabilité ?

Cap sur la transparence

La transparence est atout précieux. Or les gérants d’actifs doivent admettre que le bilan du secteur en la matière laisse fort à désirer, ce qui a instillé une certaine méfiance. Alors que les problématiques durables façonnent désormais le paysage de l’investissement, les gérants d’actifs doivent faire preuve d’une plus grande ouverture dans leurs efforts en faveur d’un véritable changement. Cela implique de fournir des informations plus complètes aux investisseurs, mais aussi remédier au décalage qui existe entre les gérants d’actifs responsables et les entreprises qu’ils détiennent en portefeuille.

À l’heure actuelle, la majorité des gérants d’actifs soucieux des enjeux durables attendent des entreprises dans lesquelles ils investissent qu’elles fassent preuve de transparence sur leur stratégie et leur politique ESG. Dans l’ensemble, la plupart d’entre elles subissent les pressions de leurs clients et d’autres parties prenantes les exhortant à communiquer leurs émissions de carbone, et reconnaissent que la marge de progression n’est pas négligeable sur ce volet. Cette impulsion favorise l’engagement.

Néanmoins, il existe une asymétrie pouvant faire obstacle à toute avancée supplémentaire. Si, par exemple, les entreprises ne fixent pas d’objectifs suffisamment ambitieux ou se refusent à intégrer les critères ESG dans leur politique de rémunération, les gérants d’actifs peuvent voter contre l’équipe dirigeante, voire se désengager.

Or le problème est le suivant : d’une manière générale, les gérants semblent avoir deux poids deux mesures. Aucune sanction équivalente n’est imposée en cas de non-réalisation des objectifs. Il s’agit d’un point problématique, étant donné que les investisseurs responsables sont souvent de grandes organisations qui pourvoient de nombreux emplois et affichent une empreinte carbone élevée.

Le changement ne peut plus attendre

La majorité des gérants d’actifs se sont engagés à œuvrer à la réduction des émissions de CO2 et à la réalisation d’autres objectifs liés à la durabilité. Par exemple, la Net Zero Asset Managers Initiative (NZAMI), qui vise à mobiliser le secteur financier en faveur de l’objectif de zéro émission nette, regroupe déjà plus de 300 organisations signataires.

Au titre de cet engagement, les gérants sont tenus de rendre compte de leurs actions et d’actualiser régulièrement leurs objectifs en la matière. Cette démarche garantit également la pleine mise en œuvre de l’actionnariat actif. Toutefois, aucune initiative ne peut à elle seule résorber le décalage entre les gérants d’actifs et les sociétés en portefeuille. Même s’ils s’en défendent, nombre de dirigeants d’entreprise doivent se demander pourquoi leur rémunération suscite révolte et indignation, alors que celles de leurs actionnaires restent relativement épargnées.

C’est en partie ce qui a incité AXA IM à intégrer des objectifs ESG dans la rémunération de ses cadres dirigeants. Nous pensons qu’en alignant la rémunération sur des ambitions ESG, il s’agit non seulement de démontrer l’existence d’un véritable engagement à les réaliser, mais aussi de signifier aux sociétés en portefeuille que les gérants d’actifs sont eux aussi encouragés et incités à impulser un changement majeur.

Cette démarche, qui constitue à nos yeux un levier clé pour améliorer le dialogue avec les entreprises, pourrait avoir un impact bien plus puissant si d’autres gérants d’actifs rejoignaient le mouvement et se décidaient à lier, en toute transparence, la rémunération des dirigeants à leur propre politique en matière ESG. Outre une démultiplication des efforts et une accélération des progrès sur ces enjeux, elle permettrait de limiter tout recul sur les engagements ESG. Toute excuse se révèlera n’être que prétexte si les gérants d’actifs peuvent invoquer leurs obligations et leurs avancées pour prouver qu’il est possible de fixer et d’atteindre des objectifs ambitieux ou, à l’inverse, d’engager des mesures correctives en cas de non-réalisation.

Pas de marge d’erreur

La transparence joue un rôle prépondérant à de nombreux égards. Si les gérants d’actifs exposent clairement leur volonté d’atteindre des objectifs spécifiques et rendent compte régulièrement de leurs avancées, la qualité de leur engagement n’en sera que renforcée. Par ailleurs, les sociétés en portefeuille n’auront d’autre choix que de tout mettre en œuvre pour répondre à ces exigences.

Et il s’agit d’un point crucial, à l’heure où le doute sur la situation alarmante de notre monde n’est plus possible : le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat1 (GIEC) expose l’étendue des transformations subies par la planète sous l’effet des émissions de gaz à effet de serre, avec une trajectoire de réchauffement appelée à franchir le seuil de 1,5 °C entériné dans l’accord de Paris.

Du côté des entreprises, il y a toutefois matière à se réjouir : malgré la flambée de l’inflation et la forte volatilité des marchés, la plupart d’entre elles n’ont pas abandonné leurs initiatives ESG. Aux États-Unis, bien que les préoccupations ESG n’aient pas bénéficié d’un écho favorable, une plus grande adhésion autour de ses valeurs et l’émergence de réglementations en la matière ont un effet positif sur le comportement des entreprises.

Il reste néanmoins beaucoup de chemin à parcourir. António Guterres, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, a réagi au rapport du GIEC : « Notre monde a besoin d’une action climatique sur tous les fronts : tout, partout, en même temps. » En tant qu’entreprises, mais également dans leur rôle de gestionnaires de capitaux, les gérants d’actifs doivent entendre cet appel et mettre de leur côté tout en œuvre pour éviter la catastrophe climatique.

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