Etude ESG d’AXA IM : l’année 2022 continue d’affecter la perception qu’ont les épargnants de l’investissement responsable

La dernière étude¹  d’AXA Investment Managers (AXA IM) s’intéresse à la perception de l’investissement ESG²  par les épargnants français, et révèle les conclusions suivantes :

• En comparant les études de 2021 et 2023, on constate une baisse dans la perception de l’ESG de la part des épargnants, qu’il s’agisse de détention, de compréhension ou de performance. 2022 et début 2023 ont été difficiles et ont eu un impact négatif sur la réputation des fonds ESG. Cela peut s'expliquer notamment par le mouvement anti-ESG dans certaines parties des États-Unis, les controverses autour du financement des entreprises en transition, ainsi que les mauvaises performances de 2022 en raison de l'environnement macroéconomique défavorable.
• Les gestionnaires d’actifs doivent regagner la confiance des épargnants en matière d’ESG pour susciter leur intérêt autour de l’offre de produits durables.
• Les épargnants français ont signifié leur intérêt pour l’éducation financière, qui doit devenir une priorité pour l’industrie financière dans son ensemble afin de les aider à faire des choix éclairés, de démystifier les idées reçues autour de l’investissement responsable et de leur faire prendre conscience qu’ils ont aussi un rôle à jouer.

« Chez AXA IM, nous sommes convaincus de la pertinence d’investir de façon responsable. Les entreprises ont un impact sur le monde qui les entoure, il est ainsi de notre devoir de nous assurer que nous prenons en compte leurs comportements en matière de facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) lorsque nous prenons des décisions d’investissement. A long terme, la transition vers des économies plus durables nécessitera des détenteurs d’actifs responsables capables d’identifier et de soutenir les leaders ESG, de construire la transition et d’aider les clients à protéger et à faire fructifier leur épargne et leurs portefeuilles d’investissement. Ce processus nous amène à prendre en compte les points de vue et les demandes de nos différentes parties prenantes, et notamment des épargnants. Nous avons mené la première vague de notre enquête en 2021. A cette période, le climat général était positif pour l’ESG, mais la vague d’enthousiasme ressentie à l’époque n’est plus la même aujourd’hui. » a déclaré Bertrand Penverne, Head of ESG d’AXA IM Select, le multi-manager d’AXA IM.

L’ESG subit encore les conséquences d’une année 2022 mouvementée

2022 et début 2023 ont été compliquées dans la quête de rendements pour les investisseurs en raison de la volatilité et des turbulences de marchés. Les fonds ESG ont été particulièrement touchés. Bien que l’ESG ne puisse pas être considérée comme une baguette magique lorsque les marchés sont à la baisse, les mauvaises performances de 2022 semblent avoir eu un impact négatif durable sur l’esprit des épargnants :

• Alors qu’en 2021, 48 % des épargnants déclaraient attendre une surperformance des fonds ESG par rapport aux fonds traditionnels à profil de risque équivalent, ils ne sont plus que 36 % en 2023.
• Cela ne représente que 34 % des jeunes épargnants³ , en net recul par rapport aux 56 % mesurés en 2021.
• Mais un nombre significatif d’épargnants pourraient privilégier l'ESG à la performance, puisqu’ils sont 56 % à être prêts à accepter un peu de sous-performance de leurs fonds pour atteindre un meilleur résultat en matière d’ESG.

Même si les flux vers les fonds ESG sont positifs sur le segment des particuliers⁴ , l’enquête met en évidence un sentiment de déclin des investissements ESG chez les épargnants.

• Seuls 22 % d’entre eux ont déclaré détenir des fonds qui pourraient être catégorisés comme éthiques ou ESG alors qu’ils étaient 26 % en 2021.
• Et parmi ceux qui ne sont pas détenteurs de fonds ESG, seuls 28 % ont déclaré qu’ils envisageaient d’en ajouter à leurs portefeuilles dans le futur, un chiffre qui est resté stable depuis 2021.

Les raisons pour lesquelles ces derniers sont réticents à investir dans l’ESG peuvent sembler préoccupantes :

• 27 % ne pensent pas qu’ils auront un retour sur investissement significatif (+9 points de pourcentage comparé à 2021).
• 24 % pensent qu’investissement et durabilité ne vont pas de pair (+8 points de pourcentage comparé à 2021).

« La performance est un objectif intrinsèque à tout investissement, et elle est également clé pour les particuliers qui épargnent et investissent en prévision de projets futurs. 2022 a été une année très délicate pour les fonds ESG et nous pouvons facilement comprendre pourquoi ceci a marqué l'esprit des épargnants. Mais nous pensons qu’il y aura toujours des périodes à court terme où les rendements seront plus faibles. Sur le long terme, nous pensons que les preuves sont suffisamment nombreuses pour démontrer que l'ESG est une approche d'investissement efficace. Les entreprises qui émettent peu de carbone ou mettent en œuvre des plans de transition crédibles, qui sont socialement responsables et qui affichent les meilleures pratiques de gouvernance sont susceptibles de surperformer leurs pairs et d'améliorer le profil de risque des portefeuilles. C'est un message que nous devons transmettre aux épargnants. » rappelle Gilles Moëc, chef économiste du Groupe AXA, responsable du Responsible Investment Centre et de la recherche d’AXA IM.

Manque de sensibilisation et d’éducation à l’ESG

En parallèle de ce ralentissement de l’engagement ESG des particuliers, le manque d’éducation et d’information sur l’investissement responsable persiste :

• Alors que les gestionnaires d’actifs sont nombreux à construire un cadre propriétaire performant pour améliorer l’intégration ESG dans leurs portefeuilles, tous ces efforts ne semblent pas avoir l’impact escompté sur les épargnants puisque seuls 30 % d’entre eux ont entendu parler du terme « ESG ».
• Les niveaux de sensibilisation à l’ESG et la compréhension de ce concept en général ne se sont pas amélioré au cours des dernières années. Même si 43 % des épargnants ont déjà entendu l’expression « investissement durable » (qui est le terme le plus connu parmi les épargnants⁵ ), 35 % celui d’« investissement vert » et 32 % d’« investissement responsable », le manque de sensibilisation demeure ainsi important.
• 26 % des épargnants ne savent toujours pas s’ils investissent ou non dans des fonds ESG.
• Seuls 28 % des détenteurs de fonds durables sont pleinement conscients des enjeux et objectifs des fonds ESG dans lesquels ils investissent.

« Deux obstacles, communs à l’ensemble du secteur financier, demeurent : la méconnaissance générale de la sémantique et la difficulté pour les épargnants à comprendre les objectifs des fonds ou d’être pleinement conscients des produits dans lesquels ils investissent. Une communication plus simple et plus claire sur l’investissement responsable en général et les fonds ESG devrait aider les particuliers dans leur prise de conscience et dans leurs choix d’investissement. », a poursuivi Bertrand Penverne.

Mais l’ESG reste une tendance de long terme pour les particuliers

« Malgré le ralentissement et les faibles chiffres de notre étude de 2023, l’avenir de l’investissement responsable n’est pas compromis. Notre enquête montre toujours un goût marqué pour l’ESG. Par exemple, les particuliers ont la conviction que leur vision éthique et morale doit se refléter dans leurs investissements, ce qui est essentiel pour l’avenir de l’investissement responsable. » a ajouté Bertrand Penverne.

• 64 % des particuliers déclarent vouloir que leurs opinions éthiques personnelles soient prises en compte au moment d’investir (un chiffre stable comparé à 2021), atteignant même 71 % chez les jeunes⁶  (comparé à 60 % en 2021).
• Depuis janvier 2023, dans le cadre de MiFID2, un questionnaire sur les préférences ESG peut être complété par les particuliers intéressés par des conseils en investissement ou des produits financiers afin de consigner leurs objectifs en termes d’impact social ou environnemental à travers leurs investissements. Grâce à cette règlementation, les particuliers sont en mesure d’adresser les questions ESG avec leurs conseillers, qu’il s’agisse de conseillers professionnels ou bancaires. A cet égard, 64 % des épargnants conseillés ont eu une conversation autour de l’ESG avec leur conseiller (stable comparé à 2021). Cela représente même 80 % des jeunes (+5 points de pourcentage comparé à 2021) et 79 % des plus fortunés⁷  (+8 points de pourcentage par rapport à 2021).
• Parmi les 35 % d’épargnants conseillés n’ayant pas eu de conversation autour de l’ESG avec leur conseiller, 18 % déclarent qu’ils auraient apprécié en avoir eu une.
• Une grande majorité des facteurs ESG sont considérés comme importants pour les particuliers. Les facteurs environnementaux sont, en moyenne, les plus importants pour les particuliers, à commencer par le « gaspillage de l’eau » et « la conservation de la vie marine ». Les facteurs liés à la gouvernance tels que la « protection des données » et la « transparence des comptes publiés » figurent également parmi les facteurs les plus importants. Il est surprenant de constater qu’aucun des facteurs sociaux ne figure dans le top 5 des préoccupations des particuliers.

Question : Quelle importance accorderiez-vous personnellement à chacun des facteurs suivants si vous deviez investir dans un fonds ESG (ensemble de l’échantillon) ?
 

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Notes aux éditeurs

Toutes les données sont fournies par AXA IM à date d'octobre 2023.

Source : AXA IM, ESG investing: a global investor study, 2023 edition